vendredi 2 novembre 2012

Darwin et les entrepreneurs

L'humain est un drôle de fléau, capable de drôles de calamités.
Parfois génial bâtisseur, parfois terriblement destructeur. En tous cas le gâchis ne l'effraie pas plus que ça.
Il est globalement pire que Sandy.

Que l'humain fasse preuve de créativité, d'audace, de courage pour entreprendre toutes sortes de projets économiques et commerciaux, pourquoi pas. Mais quand tout cela est fait par opportunisme, et simple appât du gain, quand il ne voit pas plus loin que le bout de son nez, ou plutôt de son bec, le terme de pigeon lui va effectivement bien.
Toutefois les sciences naturelles nous indiquent que le pigeon n'est pas l'espèce dont il est le plus proche. Je vais m'expliquer.

jeudi 18 octobre 2012

Pensée masculine

Un débat d'idées, c'est un peu comme un match de foot.
Les idées, c'est le ballon.
Quand ça va trop vite, quand le ballon ne va pas où l'on veut, la tentation est grande de ne plus s'en préoccuper, et de tacler l'adversaire. A coup de jugements rarement subtils.
Mais moi je m'en fouts, j'ai de bons protège-tibias !


lundi 15 octobre 2012

Automne printanier

Ce qui est bien avec le ciel bleu et le soleil, c'est que l'automne nous apparaît comme un deuxième printemps....

mercredi 10 octobre 2012

Le fond du (mauvais) trou

Ils ont réussi.
Ils ont réussi à nous convaincre que nous devions payer. Que nous devons réparer.
Ils ont réussi à nous culpabiliser, et nous tombons dans le panneau.
Nous devons rembourser car nous avons vécu au dessus de nos moyens. 
Trop paresseux, trop malades, trop assistés. Pas assez flexibles, pas assez productifs, pas assez compétitifs.
Le problème numéro un, notre vice, le fléau, le chaos qui nous guette, c'est la dette. 
Notre salut, notre purgatoire, notre rédemption, c'est l'austérité.

samedi 29 septembre 2012

Explorer le fond. Ne pas le toucher.



(illustration : sun-gazing.com)
Oui.
Dans celui ci.
Et le chemin qui y mène est en nous.
Allons laissons tomber nos fusées, satellites, scanners et autres microscopes atomiques.
Car s'il y a bien un truc à explorer pour le voir apparaitre, c'est avant tout le fond de nous-même.

dimanche 23 septembre 2012

Asile poétique

Errer est humain. Mais persévérer dans la déshérence de nos idéaux est... désespérant.
Parfois je me dis qu'on devrait débaptiser notre république. Abandonner ce mot. La rebaptiser "réprivée", ce serait plus conforme à la réalité. Tant tout ce qui concerne le bien commun, la destinée collective, l'intérêt général semble loin de nos préoccupations désormais.
Les seules préoccupations du monde moderne sont de garantir que les détenteurs de richesses en aient pour leur argent, même si ils s'amusent à tout saccager. Et de se divertir à coup d'évacuation de roms et de provocations subtiles à coup de "liberté d'expression civilisée" contre les barbares obscurantistes pour montrer qu'on est plus civilisés et moins barbares qu'eux.


















Je suis un dissident silencieux, opprimé par mon poste de télévision du matin au soir.
J'aimerais m'enfuir.
Demander l'asile poétique.

Mais mon dossier s'est perdu au fond de mon cerveau...








dimanche 26 août 2012

Du vent dans mes mollets

Je ne vais pas souvent au cinéma. La ville provinciale de moyenne importance à côté de laquelle j'habite n'étant dotée que, comme beaucoup d'autres, d'un unique multiplexe monopolistique, il est rare que la programmation coïncide avec mes aspirations, et tout autant, mes disponibilités.
Vendredi soir j'y ai vu pourtant une jolie pépite.
Un film d'enfants de ma génération, qui parlera donc à tous les jeunes quadragénaires, qui se sont éveillés à la réalité du monde à la fin des 70's, à l'époque des R16 jaune citron, des slows sirupeux des films d'adolescents français sophimarcisés, et de moultes autres détails jubilatoires.

dimanche 19 août 2012

Une jolie rencontre estivale...


Oui, vous connaissez mon penchant pour les jolies créatures aux courbes féminines raffinées... On en trouve beaucoup dans le sud, aux abords des piscines en particulier... 

Loin de l’exubérance que l'on prête souvent aux habitants de la région, la rainette méridionale est particulièrement discrète... Sans son autorisation, je vous publie les photos que j'ai faites d'elle, juste pour le plaisir des yeux...
























mardi 14 août 2012

L'impatience, comme la lucidité, ça s'acquiert avec l'âge

Ce souvenir enfoui avait resurgi à la lecture d'un billet de Comme Une Image sur ses amours de jeunesse.
Je reprends ici le témoignage que j'avais laissé là-bas, car outre le côté savoureux de l'anecdote, je m'aperçois qu'il est plus riche d'enseignement qu'il y parait (oui, et les esprits malins pourront toujours relever qu'un souvenir de collégien est toujours riche d'enseignement !)

En classe de 5ème, il m’était arrivé un truc assez dingue avec une inconnue.
Une fille très discrète, que les garçons ne remarquaient pas spécialement. Nos regards s’étaient accrochés, par hasard, comme dans une pub. Nous nous étions tapés dans l'oeil, au point que nous ne pouvions dès lors plus nous croiser sans partager un regard réciproque le plus longtemps possible…
J’en étais tombé fou amoureux… On n’était pas dans la même classe, on ne s’était jamais parlé, et on a passé plusieurs mois ainsi, à se croiser du regard, partout, silencieusement, à chaque interclasse. Je connaissais son emploi du temps par coeur, je savais où on allait se croiser, quel couloir, quel escalier, et j’étais abattu le jour où elle était absente… Ma vie au collège était minutée pour elle..
Je savais comment elle s’appelait, où elle habitait, sans jamais lui avoir jamais parlé, ni n’en avoir jamais parlé à mes copains ni ma famille…

Un jour de juin, effrayé d’envisager la séparation des grandes vacances, je guettais le moment dans la cour de récréation où elle se retrouverait seule pour enfin l’accoster. Je me rappelle avoir senti mon coeur battre de plus en plus fort et ma gorge se serrer toujours plus au fur et à mesure que je m’approchais d’elle, en slalomant parmi les autres pour l’atteindre, tentant le tout pour le tout, conscient que je jouais à quitte ou double...

Les seuls mots qui réussirent à sortir furent un pathétique « Carole, tu veux pas sortir avec moi? ».
Se montrant impassible malgré la soudaineté de mon jaillissement, et l’aridité de ma conversation, elle répondit calmement « Non ». « Non? » bredouillai-je, alors que j’avais l’impression que tout s’effondrait autour de moi… « Non » répéta-t-elle avec un léger sourire gêné.
Je lui tournais le dos et n’osai plus jamais croiser son regard, ni les jours suivants, ni les années suivantes où nous nous côtoyions encore au collège… 

Voilà.
Je me souviens aussi avoir été consolé par les plus belles filles de la classe qui m'avaient trouvé éteint les jours suivants, mais je ne m'en suis à peine rendu compte. J'étais inconsolable, indifférent à leur gentille attention. Et aujourd'hui rétrospectivement ça m'étonne. Comment ai-je pu être si intègre, désintéressé, comment ai-je pu passer à côté de tant d'autres aventures?

J'étais jeune certes. Avoir passé des mois à désirer de cette façon était délicieux, mais je ne me reconnais pas dans la démarche. Moi qui aime tant communiquer, explorer, courtiser.. Comment ai-je pu me montrer si patient? Si passif? Si peu entreprenant, et au final si maladroit?
Je prends conscience que je baignais dans une douce ivresse, de cette jolie histoire si mignonne et romantique. C'était agréable, j'étais bien. J'avais le temps, mon inexpérience pour seul bagage, et le luxe de pouvoir expérimenter à ma convenance.

Autant de choses qui ont changé aujourd'hui. Non pas que je sois devenu un homme pressé. Mais pas loin.
La vie est courte et le monde est vaste. J'ai en moi une énergie qui déborde pour ne pas me bercer d'illusions et de mirages, de paradis artificiels à base d'extraits de sentiments dilués. Je veux de l'huile essentielle de rapports humains, intimes, authentiques, sans faux semblants ni artifices. Je cherche instinctivement la communication sans fard, celle qui fait gagner du temps, même si de temps en temps ça nous en fait perdre aussi. 
Je suis sans doute devenu trop pressé. Mais ma vie ne m'offre plus de fenêtre assez large pour flâner.
Je rêves parfois de ces scénarios d'ivresse en cinéma muet, de ces dialogues d'yeux bavards, de ces drôles de tempêtes magnétiques qui vous désaxent les pupilles de façon intempestive au hasard des croisements fortuits.

En revivrai-je un jour? Je ne sais... 
L'âge m'ayant fait acquérir une impatience à toute épreuve, une frivolité sans faille, et des yeux débarrassés de promesses. Si l'on y ajoute une vie dénuée de surprise et de brassage relationnel, cela fait pas mal de contre-indications pour l'homme que je suis devenu...







samedi 11 août 2012

Communication tout court

Ça fait pas mal de temps que j'adore communiquer.
Depuis tout petit en fait.
Pourtant je suis quelqu'un de très solitaire, indépendant, parfois même renfermé.
Mais dès qu'il s'agit de dénouer des sacs de noeuds tissés à partir de mots échangés, j'accours.
Les prises de tête ne m'ont jamais fait fuir, au contraire, elles me stimulent !
Ça doit être pour ça que j'aime la complexité sentimentale dans laquelle je baigne.
Un jour, une ex-copine que j'ai recroisée longtemps après notre rupture, et à qui j'exposais ma nouvelle philosophie d'amours plurielles (non sans arrière-pensées, voire avec le secret espoir de la faire réembarquer dans ma galère), me dit : "le meilleur moment dans l'amour, c'est quand ça commence, c'est pourquoi on aime commencer le plus souvent possible". Je n'étais pas complètement d'accord avec elle, parce que certes je ne suis pas insensible à l'ivresse du début, mais parce que sincèrement ce serait réducteur, et faux d'insinuer que je pourrais être un adepte du zapping sentimental.
En fait chez moi, ce que j'aime, c'est surtout quand ça ne se termine jamais.
Toujours faire en sorte que cela continue. C'est là qu'on a les plus beaux défis à relever, les prises de tête les plus jouissives, les casse-tête les plus excitants !
J'éprouve d'ailleurs une certaine fierté vis à vis du fait qu'on ne pourra trouver sur la planète aucune personne qui soit fâchée contre moi. Même celles avec lesquelles j'ai vécu une rupture amoureuse douloureuse, gardent je pense une bonne image de moi et réciproquement, et il en faudrait peu pour qu'on parle d'amitié aujourd'hui.

Récemment, il semble pourtant que j'aie échoué dans cet exercice.
Et c'est d'autant plus triste et vexant, que je croyais avoir progressé dans l'art de communiquer. Dans la maîtrise de moi-même, dans mon expression, bref tout ce qu'il faut mettre en oeuvre pour ne pas laisser les conflits gâcher de jolies relations patiemment élaborées.

Je ne suis pas fan des grandes théories et autres approches techniques, surtout dans ce registre. Mais je dois avouer que c'est pourtant bénéfique. Il y a quelque temps en effet, j'ai fini par accepter de lire des bouquins pour compléter mes intuitions et mon savoir-faire autodidacte. C'est ainsi que j'ai découvert les concepts de "communication non violente", de "non-jugement", etc... qui ont bien élargi, complété, consolidé ma façon de communiquer. Au boulot, à la maison, j'ai pu constater certains progrès.

La communication non violente, si je peux le résumer ainsi, ça consiste en quelque sorte à renoncer au monopole de l'objectivité qu'on s'adjuge en général quand on affirme quelque chose.  L'enjeu revient à toujours exprimer ce que l'on veut exprimer, en mentionnant bien que cette expression est le fruit de sa propre perception, subjective, et qu'elle n'est en aucun cas un verdict absolu qui placerait de fait votre interlocuteur dans le choix inconfortable et binaire d'acquiescer de façon docile ou de contester de façon brutale.

C'est un fait, à l'état brut, notre communication est violente. Même si on est poli, courtois, respectueux. On n'y échappe pas. C'est notre fonctionnement mécanique. Spontanément, quand on s'exprime, on délivre un ensemble de jugements. On publie un réquisitoire, un verdict, sans avoir permis à notre interlocuteur d'assister au procès. Elle ne donne à l'interlocuteur que le choix entre la soumission ou le conflit. C'est comme si, quand on donnait la main à quelqu'un, on lui faisait en fait une clé de bras. S'il reste docile tout se passe bien, s'il résiste à ce petit tour de force, s'en suit un bras de fer potentiellement douloureux.

Bref, conscient de tout cela, j'ai voulu mettre à profit mon savoir faire dans un épisode où j'ai été blessé par l'attitude maladroite de quelqu'un. J'ai voulu faire savoir ce fait à la personne, afin d'acter le regrettable incident, dans le but de me rassurer sur le fait que cette maladresse resterait isolée, que ce n'était pas le fruit d'une indifférence nouvelle à mon endroit. 
Comme je ne recule devant rien (et que je n'avais pas vraiment le choix), ce dialogue s'est fait à l'écrit. Gros handicap, certes - l'écrit nous prive de toute la communication non verbale qui est bien pratique comme vecteur de la bienveillance et de l'empathie - et en même temps, c'est un mode que j'apprécie beaucoup, car l'écrit favorise le recul, l'expression de la raison, la rigueur et la patience pour tout expliciter, en nous laissant le temps d'assimiler nos émotions et éviter que celles ci ne fassent trop de dégâts.

J'ai donc cherché à évoquer l'incident en prenant soin de n'exprimer aucun reproche, de simplement exprimer mon ressenti. Mais cette démarche a apparemment été interprétée comme une manœuvre culpabilisatrice qui a froissé l'orgueil et ou la conscience de la dite personne. Dès lors le dialogue a été extrêmement difficile et encore plus blessant.

Sans doute ai-je été maladroit dans mes formulations. Sans doute ai-je mal contenu une colère résiduelle, initiée par la vexation initiale, puis entretenue par le constat d'impuissance. Impuissance à obtenir de mon interlocutrice ce petit zeste de considération et de bienveillance qui m'aurait tant apaisé. Cette colère a sans doute insinué dans mes mots quelques relents de méchanceté, sous forme de questions perfides faussement naïves ou autres sous-entendus insultants, et mon interlocutrice aura raison de me reprocher de ne pas assumer cette méchanceté. Mais ce serait la ronce qui cache la forêt. Dans le doute j'ai réanalysé tout le dialogue, et ma conclusion est que cette méchanceté est restée bien marginale et anecdotique vis à vis de tout ce que j'ai pu exprimer.
Bref, le reproche qui m'a été fait de me victimiser pour ne pas reconnaître mes torts, ne pas assumer mes propres fautes est le fruit d'une interprétation bien malheureuse, à l'opposé de mes intentions plutôt louables... Joli gâchis, peut être irréversible selon que ce dialogue renaîtra un jour de ces cendres, ou pas...
  
Et qui me fait dire qu'à mon niveau, je ne saurais jamais atteindre la communication idéale, celle qui me permettra de me faire comprendre par n'importe quel interlocuteur, quel que soit son état d'esprit du moment et sa bienveillance à mon égard.

Je suis encore à un stade où un dialogue ne peut être bon que si on est deux. Or si j'arrive à dépouiller mon expression des jugements qui peuvent la polluer, je ne sais pas encore éviter les interprétations parasites.
L'interprétation est le poison symétrique du jugement, c'est ce que je viens de comprendre. Ce sont tous deux des réflexes qui nous animent et nous gouvernent, au sens où ils déterminent la trajectoire de nos dialogues et on court derrière leurs effets.
Comment amener son interlocuteur à être en situation d'écoute bienveillante, à se concentrer sur ce qui est dit, pas sur les non-dits? A analyser l'information explicite et non spéculer sur ce qui n'est pas énoncé. Comment mettre l'interlocuteur en situation de confiance et de bienveillance, prendre le temps de le mettre à l'écoute, surtout quand nos émotions poussent au portillon pour nous faire exprimer le ressenti du moment?
Dois-je me résigner à l'idée que les conflits irrésolubles (inrésolvables?) sont des accidents de parcours inévitables dans l’existence?  Que des issues irréversibles peuvent être déclenchées par des évènements futiles ou dérisoires en apparence, mais peut être plus riches en signification sur le fond, et que l'on y peut rien? Qu'est-ce qui provient de nos limites "communicationnelles" accidentellement atteintes, qu'est-ce qui provient d'une inadéquation relationnelle plus profonde?
Voilà un enjeu stimulant sur lequel j'ai tout à apprendre...













mercredi 25 juillet 2012

Panique à bord (c'est vrai le risque zéro, ça n'existait pas !)

J'aime vivre dangereusement.
C'est pourquoi depuis quelques années je mène une double vie assez surprenante pour qui me verrait évoluer au quotidien. Comme beaucoup, me laisser aller à toutes sortes de confidences de façon anonyme sur un blog et avoir une vie sociale virtuelle est une liberté précieuse que j'exploite à fond. Et comme beaucoup parmi ceux là, je m'aventure sur les terrains glissants que la morale réprouve.

lundi 2 juillet 2012

Cendrillon doit retrouver des heures de ménage...


"Il existe un fossé, que dis-je, un canyon, entre vos enfants et la plupart des autres de cette école" nous a dit l'instituteur.
"Zut" lui a t-on répondu en culpabilisant.
"Non, vos enfants vont bien. Ce sont hélas les autres enfants qui filent un mauvais coton. Ils sont élevés par la télévision, leur culture c'est Koh Lanta et la Star Ac. Pour eux l'école c'est une perte de temps, ils pensent que c'est ailleurs qu'on va réussir. A Koh Lanta, ou à la Star Ac."

samedi 30 juin 2012

Il faut se méfier des coups de foudre...

... ils peuvent parfois reposer sur un malentendu... ou générer quelques quiproquos..



Et toujours se souvenir que l'autre a ses raisons, que notre cœur ignore... :-)

(auteur de l'illustration non identifié)

mardi 26 juin 2012

Nul n'est besoin d'accaparer...

... pour jouir de ce qui nous entoure.
Contrairement à nos croyances profondes, qu'il s'agisse des choses comme des personnes que nous côtoyons, le bonheur ou la jouissance qu'on peut en tirer n'impliquent pas qu'il faille pour cela absolument se les approprier, qu'il n'est pas obligatoire qu'elles nous soient exclusivement réservées, garanties.

jeudi 21 juin 2012

Marier nos saisons

En ce jour où le soleil joue encore trop avec la pluie, et vu qu'il n'y a plus saison depuis des lustres, on se réfugie plus que jamais dans la musique...

Parce que cette chanson de Moustaki, chantée en miroir avec Barbara, a aimanté ma jeunesse, au point de guider mes pas encore aujourd'hui, je m'accorde ce petit plaisir de la chantonner librement sur le web, en cachette, avec les moyens du bord, sans prétention et avec humilité, des fois qu'une Barbara improvisée à son tour se jette à l'eau, pour y faire soudainement écho :-)

Et puis surtout...
Parce que les amoureux transis et les enamourés meurtris du monde entier sont de ma famille.
Parce que les patients et les impatients le sont aussi.
Parce que tous ceux qui se perdent aujourd'hui pourront toujours se retrouver demain.
Et parce que l'espoir fait vivre... on peut bien s'accorder deux minutes sur les pas et la mélodie de Moustaki à se jouer des tours et des détours...




Bref, un petit coup de musique pour se rappeler qu'on a beau minauder, tergiverser, tâtonner ou se plier les cheveux en quatre sur tous les chemins sinueux de l'existence... On sait que quand nos pensées nous réunissent, elles, elles le font toujours en ligne droite...

mardi 19 juin 2012

Se noyer dans un bol d'air...

Hier je l'ai cherché dans son bac, et j'ai vite compris.
C'était prévisible.
Il avait sans doute voulu prendre l'air, et il était tombé dedans.
Comme il ne sait pas marcher, il n'a pas réussi à remonter à la surface de l'eau, je l'ai retrouvé gisant au fond de l'air. Je suis arrivé trop tard.

Les poissons rouges sont maladroits.
Je l'avais pourtant évoqué aux enfants : si vous mettez ce gros poisson rouge dans ce bac à sable en plastique, s'il réussit à échapper au chat, au héron, au martin-pêcheur, il risque de ne pas échapper à lui-même.


Un peu comme votre père, ce drôle de poisson rouge qui passe des heures dans un drôle de bocal à jouer de ses formes déformées pour donner de drôles d'images de lui-même, en rêvant d'enivrants bols d'air. Un drôle de spécimen qui n'hésite pas à se mouiller, qui aime se jeter à l'eau, même si l'isolement ou l'incompréhension peuvent le noyer dans un verre d'eau et lui font craindre parfois de ne pas en ressortir indemne.

En attendant, je laisserai leur imagination expliquer cette soudaine disparition. Et, histoire de finir de me mettre les larmes aux yeux, on chantera cette chanson que je chantais petit, et que ma fille a appris à chanter à son tour alors qu'elle balbutiait ses premiers mots...

jeudi 7 juin 2012

Enchevêtrement...

D'une situation confuse,


inextricable, 


... la foulque ne panique pas...


C'est son élément.


Moi je suis bien moins agile dans un tel environnement.

Mais ça ne m'empêche pas, parfois, d'emmener tout le monde dans un tel fatras, malgré moi.
Et je rame, comme je peux, pour nous faire retrouver le calme, et la sérénité...






lundi 4 juin 2012

De la nuit blanche et obscure d'un absent...

Il est des silences plus parlants que bien des mots trop bien choisis.
Il est des blancs bien plus cruels que bien des cris bien trop stridents.
Il y a l'absent qui ne fait du tort qu'à lui même,
Ne brillant pas assez pour se faire remarquer.
Il est des fenêtres qui n'auront jamais laissé passer la lumière,
Des toits sous lesquels on ne me verra pas grimper, 
Des tables qui ne me serviront jamais de bols d'air,
Des verres vides qui n'ont pas fini de me faire trinquer.
Il est un soleil qui n'aura brillé que pour me laisser dans l'ombre,
Une lune qui ne veut plus bercer mes illusions,
Un sommeil qui me laisse à ma peine au lieu de m'emporter,
Il y a le rêve qui m'abandonne avant de se réaliser.

mercredi 30 mai 2012

De la diversité des techniques de séduction masculine....


... chez les batraciens ! (suite)

Il y a les élégants.





Le mâle triton alpestre ci contre, arborant un gris bleu très joli tout en contraste avec son ventre orange


Le triton palmé, plus fin, dans les tons cuivrés...


Les mâles tritons sont plutôt du genre délicats. Ils approchent la femelle, doucement, et essaient de se faire remarquer en exposant ostensiblement leur crête dorsale, ou bien en faisant vibrer leur queue sous les yeux de la femelle impassible. Notez qu'ils sont si distingués que l'accouplement a lieu sans contact. Quand monsieur estime que madame est consentante, il libère dans l'eau sa semence, très proprement conditionnée, que madame aura tout loisir de récupérer ou non... La classe, non?

Mais on va voir qu'il y a moins élégant que les tritons.

Tenez, ici par exemple...



Soudain,  une rencontre pas si fortuite que ça...


Aussitôt notre séducteur se pare de ses plus beaux atouts vocaux pour taper dans le tympan de sa cible



Mais ça tourne au combat de sumo...



Dénouement?
Ne nous y trompons pas, il y a bien eu méprise...


Les deux protagonistes étaient mâles tous les deux.
Chacun va donc repartir de son côté, un brin contrarié, mais pas découragé pour autant...

Je sais pas vous, mais il me semble que l'humain est plus proche de la grenouille que du triton.





Rencontres d'un jour




Dans la série "camouflage", après le crapaud sonneur, la grenouille verte. J'adore la photo ci-dessous, je ne me lasse pas du jeu de couleur. Un peintre avec trois couleurs uniquement n'aurait pas fait mieux...





Pas du tout camouflée, et toujours élégante, la demoiselle...


Comme sa cousine, la libellule "déprimée", qui ne semble pas l'être pour un sous...


Méfiance, qui donc va se faire avaler par la couleuvre ?




C'est beau, un plan d'eau, en mai....


vendredi 18 mai 2012

Indétectable tape-à-l'oeil


Cela se passe entre Aube et Seine. Mais ici cela n'a rien d'obscène.

C'est juste une belle histoire d'un "m'as-tu vu" extraordinairement discret.
D'ailleurs, l'avez-vous remarqué ?





Si, là au milieu...
Ce joli garnement d'un insoupçonnable snobisme, d'une invisible flamboyance...






Même là?











Bon ok, le décor ne met sans doute pas assez en valeur ce discret personnage pour qu'il attire votre attention... Peut être là, cela vous conviendra mieux. Non?





Mais si, là vous voyez bien...



Avez vous vu ses beaux yeux? Oui vous ne rêvez pas il a les pupilles en forme de coeur...





Et ce n'est pas tout. 
Quand je vous parlais de de tape-à-l'oeil, de snobisme, de flamboyance, je ne parlais pas que de ses yeux. Il ne faut pas se fier aux apparences, voyez-vous? 
Oubliez vos préjugés : vous verrez que même le plus insignifiant, le plus banal, le plus minuscule, le moins remarquable des crapauds cache vraiment bien son jeu


C'est bien lui : le crapaud sonneur à ventre jaune.
Croisé entre le lac du Temple et le lac d'Orient.
Remarqué par inadvertance. Mais combien en aurais-je croisé sans m'en apercevoir dans la même journée?
Et de me dire que nous, humains, on est un peu tous des crapauds sonneurs à ventre jaunes, au physique insignifiant, ordinaire, passe-partout... A attendre qu'un oeil sensible, attentif et malin sache déceler la flamboyance qui est en nous, insoupçonnable, bien dissimulée.. mais haute en couleur...








mercredi 9 mai 2012

Le radeau du médusé

"Avant de penser à ce que tu perds, pense d'abord à ce qu'il te reste, pour savoir ce dont tu disposes pour surmonter cela" tente-je de me convaincre...

Le temps est un drôle de cours d'eau sur lequel on n'a pas de prise. Ses turbulences nous arrachent parfois de précieux morceaux de notre vie. Il faut beaucoup de courage pour s'empêcher de rester focalisé sur ce que l'on perd, pour ne pas y agripper notre regard, jusqu'à ce que cela disparaisse de la ligne d'horizon...
Qu'il s'agisse de la perte d'un bout de soi ou d'un autre, il faut beaucoup de courage pour se focaliser au contraire sur ce qui reste en soi et sur ceux qui restent, autour de soi.
Infiniment précieux, ils sont là pour nous aider à affronter ce manque, et continuer à avancer, que l'on soit blessé par le regret, miné par le remord, anéanti par la tristesse. Leur préciosité ne compensera jamais ce que l'on perd. Mais elle nous aide à nous emplir du souvenir apaisant, et évacuer notre peine.

Bon sang que ce radeau de fortune, qui nous fait traverser l'existence, est parfois inconfortable  ! Mais bon sang qu'est-ce qu'on y est bien quand même....
Et de me remettre à pécher...

Pensées aquatiques à Marie la Sardine

dimanche 18 mars 2012

Amphibien mâle à qui? (les crapauds sont des goujats)

Aujourd'hui, en se promenant dans un bois avec mes enfants, on a sauvé la vie à une princesse qui était en train de se noyer. Il faut dire qu'elle était maintenue - plus que fermement - sous l'eau par deux affreux voyous, qui semblaient préférer son allure svelte et lumineuse à la silhouette moins avantageuse de leurs copines habituelles.


N'écoutant que notre courage, nous avons jeté notre épuisette à l'eau et avons mis fin à ce pugilat. La belle, quoiqu'un peu sonnée, a vite retrouvé son flegme pour s'éloigner de cette zone de tous les dangers.


Les deux malfrats, eux, sont repartis ailleurs, et ont accompli un devoir plus conforme à leur rôle naturel, même si encore, on peut s'étonner de cette obsession à vouloir toujours faire les choses à deux, de façon toujours inséparable, quand la nature a plutôt généralement prévu une situation plus intime avec Madame.


Peu importe, Madame a pu elle aussi accomplir son devoir, enlacer de pauvres plantes à peine renaissantes sous le soleil timide du mois de mars d'interminables chapelets dont on voudrait qu'ils repeuplent le pays mais dont on sait qu'ils feront tout de même le festin de bien d'autres bestioles reconnaissantes de la générosité induite par la sélection naturelle. Les voyez-vous sur la photo, ces chapelets?

Enfin, coïncidence, pour alléger la conscience de Madame CTV, qui se posait justement tout récemment la question de la légitimité du kidnapping de crapauds pour repeupler les jardins, je dois ajouter que nous avons tout de même infligé à l'un des deux amants indélicats une mesure d'éloignement, en l'assignant à résidence dans la petite mare de notre jardin, car nous aussi on serait heureux que les crapauds recolonisent notre lopin de terre (et apprennent les bonnes manières).

Par contre, malgré les demandes insistantes de mes rejetons, nous avons laissé toute sa liberté à le belle créature, conscients du fait qu'en dehors de son biotope forestier, la miss n'apprécierait pas beaucoup l'aridité d'un jardin domestique et les rencontres avec les chats du quartier...









jeudi 2 février 2012

De mon obsession immodérée pour la bonne mesure et le juste milieu.


Quel que soit le milieu dans lequel j'évolue, j'ai l'obsession du juste.
Qu'il soit familial, amical, sentimental, professionnel, le milieu me pousse à faire bonne mesure pour y faire bonne figure.
Ce n'est pas tant une question d'apparence, mais de croyance forte.
Le salut de l'humanité, la clé du bonheur ou le meilleur des mondes ont ceci de commun pour moi qu'ils ne peuvent s'envisager qu'avec des individus responsables.
Responsables des décisions qu'ils prennent, des idées qu'ils colportent et des actes qu'ils effectuent.
Pas plus. Pas moins.

D'où l'obligation d'humilité.
Oui c'est ambitieux. On a tendance à considérer l'humilité comme un acte de résignation, docilité, soumission.
C'est pour moi un acte de courage et d'audace.
Surtout quand le monde actuel au contraire prône l'arrogance et l'irresponsabilité, depuis son sommet...

Courage, parce que ça nous oblige à regarder la réalité en face. Etre conscient de ses capacités, être conscient de ses limites.
Audace, parce que chercher l'attitude responsable est une démarche de funambule.

Rester humble et responsable implique de viser en permanence le juste milieu entre deux écueils classiques dans nos relations aux autres : la victimisation et la culpabilisation.

Je recommande à ce sujet de lire ce bouquin qui explique en plus concret ce dont je parle ci-après.

La victimisation, c'est quand on sous-estime son pouvoir, quand on n'assume pas ses actes (par manque de confiance en soi, ou par facilité) et qu'on attribue la cause de tout ce qui nous arrive à l'action des autres ou à l'environnement. On sous-estime ses responsabilités.

La culpabilisation, c'est quand on sur-estime son pouvoir, quand assume au delà de ses actes, en s'attribuant une causalité sur laquelle on n'a pourtant pas de prise, comme par exemple les actes des autres. On se châtie, on fait comme si on avait pourtant eu les moyens d'éviter sa "faute",  assimilée à une négligence qu'on ne reproduira plus.
On se rassure ainsi. En se sentant coupable de n'avoir pas prévu l'imprévisible, n'avoir pas fait la pluie ou le beau temps. Pour se persuader et persuader son entourage qu'on a pourtant les capacités de le faire. On surestime ses responsabilités.

L'humilité, c'est pour moi une juste évaluation de ses capacités et de ses limites, condition préalable à remplir pour assumer correctement ses responsabilités.

Alors on a la clé pour évoluer et communiquer librement dans son environnement. Ne pas se comporter en fardeau ni en tyran vis à vis de ses proches.
Ça ne veut pas dire "Chacun sa merde" et "Dieu pour tous". Non ça revient juste à assumer ce qu'on énonce et à énoncer ce qu'on ne peut ne peut pas assumer. Ainsi peuvent perdurer des relations saines, solidaires et ajustées au mieux que chacun y trouve son compte. Et ainsi peuvent foisonner toutes sortes de projets ambitieux.

Une hygiène de vie, somme toute.
A généraliser à tous les niveaux de la société, si on veut une population qui prenne son destin en main et s'offre des lendemains meilleurs.




Et soit dit en passant, une démarche bien éloignée de ces irresponsables immâtures qui jouent les petits caïds de cours de récréation ou les bourreaux d'opérette, et débarquent la larme à l'oeil en se victimisant quand excédés par les conséquences de leurs actes, on finit par leur tomber dessus, pour dire que non, c'est pas de leur faute, et que ça les fait beaucoup souffrir... :-)