mardi 18 octobre 2011

La pernautisation des esprits...

Petite mesquinerie d'un journaliste en mal d'inspiration ou révélateur d'un syndrome plus profond? A la lecture de cet article surprenant, je m'interroge.
Bien sûr, nul n'est obligé d'assumer une réaction empathique à chaque fait divers, à chaque fois qu'un malheureux pète un câble, ou qu'un autre désœuvré pète les plombs. Mais de là à sortir froidement sa calculette pour répondre à la question fatidique, en assénant un bien pernotien "Combien ça coûte?", là, je reste coi.

Puis deuxième réaction : à la bonne heure ! Le Figaro va donc aussi pouvoir s'émouvoir alors du coût des déplacements présidentiels qui mobilisent bien plus de moyens publics que ce pauvre chômeur, et qui vont se densifier avec la campagne électorale. Sommets internationaux, excursions provinciales, procès politiques aussi onéreux qu'inutiles... Réjouissons nous braves gens... L'argent va continuer à couler à flot ces prochaines semaines autour de notre souverain...

Et puis, et puis, de toutes façons... Pff...

Tiens, je me sens bizarre tout à coup, moi aussi, je me demande si...
C'est comme un vertige, comme si j'étais irrémédiablement et inconsciemment attiré par cela... Ne suis-je pas gagné par cette douce lumière qui illumine mon cerveau? Je suis en train de m'identifier à l'honnête contribuable lecteur du Figaro, et mon Dieu que le monde devient limpide !
Moi qui rentre tous les soirs retrouver femme et enfant dans mon placement si douillet qui me permettra d'être plus riche d'ici une vingtaine d'années quand j'aurais fini de le payer. Qu'il est bon de se sentir plus malin que les autres !
Et je comprends du coup l'indignation qui point lorsqu'un inopportun grain de sable tel que ce chômeur abject vient troubler notre quiétude. On rêve tous d'un monde où l'on pourrait sereinement se consacrer à optimiser ses placements défiscalisés dans la joie et la bonne humeur.
Mais voilà, il faut faire avec les rabat-joie.
Décidément les malheureux n'ont vraiment rien d'intéressant à partager. Si au moins le malheur des uns faisait le bonheur des autres. Mais non. Nous voilà quittes pour un grand gâchis.
Manquerait plus qu'on perde notre AAA à cause d'eux...


C'est vrai, il faut bien l'avouer, avoir un portefeuille à la place du coeur est beaucoup plus confortable. On s'indigne certes, c'est irritant c'est vrai, de constater l'incurie, la gabegie, l'incompétence de tous ces boulets qui freinent notre enrichissement personnel. C'est un réel poil à gratter au quotidien.
Mais c'est tellement plus reposant que d'avoir un coeur, même tout petit, surtout quand il se met à battre pour les autres...

mercredi 5 octobre 2011

Du courage de renoncer...

Notre grand vizir "devenu-calife-à-la-place-du-calife" a énoncé cette parole pleine de sagesse et de clairvoyance à l'endroit de son grand ami Jean Louis :  "C'est plus courageux de renoncer que d'y aller"

Et moi, d'applaudir des deux mains, en renchérissant : "Toi aussi, Nicolas, tu peux le faire... Allez, Nicolas, un peu de courage !"