mercredi 30 mai 2012

De la diversité des techniques de séduction masculine....


... chez les batraciens ! (suite)

Il y a les élégants.





Le mâle triton alpestre ci contre, arborant un gris bleu très joli tout en contraste avec son ventre orange


Le triton palmé, plus fin, dans les tons cuivrés...


Les mâles tritons sont plutôt du genre délicats. Ils approchent la femelle, doucement, et essaient de se faire remarquer en exposant ostensiblement leur crête dorsale, ou bien en faisant vibrer leur queue sous les yeux de la femelle impassible. Notez qu'ils sont si distingués que l'accouplement a lieu sans contact. Quand monsieur estime que madame est consentante, il libère dans l'eau sa semence, très proprement conditionnée, que madame aura tout loisir de récupérer ou non... La classe, non?

Mais on va voir qu'il y a moins élégant que les tritons.

Tenez, ici par exemple...



Soudain,  une rencontre pas si fortuite que ça...


Aussitôt notre séducteur se pare de ses plus beaux atouts vocaux pour taper dans le tympan de sa cible



Mais ça tourne au combat de sumo...



Dénouement?
Ne nous y trompons pas, il y a bien eu méprise...


Les deux protagonistes étaient mâles tous les deux.
Chacun va donc repartir de son côté, un brin contrarié, mais pas découragé pour autant...

Je sais pas vous, mais il me semble que l'humain est plus proche de la grenouille que du triton.





Rencontres d'un jour




Dans la série "camouflage", après le crapaud sonneur, la grenouille verte. J'adore la photo ci-dessous, je ne me lasse pas du jeu de couleur. Un peintre avec trois couleurs uniquement n'aurait pas fait mieux...





Pas du tout camouflée, et toujours élégante, la demoiselle...


Comme sa cousine, la libellule "déprimée", qui ne semble pas l'être pour un sous...


Méfiance, qui donc va se faire avaler par la couleuvre ?




C'est beau, un plan d'eau, en mai....


vendredi 18 mai 2012

Indétectable tape-à-l'oeil


Cela se passe entre Aube et Seine. Mais ici cela n'a rien d'obscène.

C'est juste une belle histoire d'un "m'as-tu vu" extraordinairement discret.
D'ailleurs, l'avez-vous remarqué ?





Si, là au milieu...
Ce joli garnement d'un insoupçonnable snobisme, d'une invisible flamboyance...






Même là?











Bon ok, le décor ne met sans doute pas assez en valeur ce discret personnage pour qu'il attire votre attention... Peut être là, cela vous conviendra mieux. Non?





Mais si, là vous voyez bien...



Avez vous vu ses beaux yeux? Oui vous ne rêvez pas il a les pupilles en forme de coeur...





Et ce n'est pas tout. 
Quand je vous parlais de de tape-à-l'oeil, de snobisme, de flamboyance, je ne parlais pas que de ses yeux. Il ne faut pas se fier aux apparences, voyez-vous? 
Oubliez vos préjugés : vous verrez que même le plus insignifiant, le plus banal, le plus minuscule, le moins remarquable des crapauds cache vraiment bien son jeu


C'est bien lui : le crapaud sonneur à ventre jaune.
Croisé entre le lac du Temple et le lac d'Orient.
Remarqué par inadvertance. Mais combien en aurais-je croisé sans m'en apercevoir dans la même journée?
Et de me dire que nous, humains, on est un peu tous des crapauds sonneurs à ventre jaunes, au physique insignifiant, ordinaire, passe-partout... A attendre qu'un oeil sensible, attentif et malin sache déceler la flamboyance qui est en nous, insoupçonnable, bien dissimulée.. mais haute en couleur...








mercredi 9 mai 2012

Le radeau du médusé

"Avant de penser à ce que tu perds, pense d'abord à ce qu'il te reste, pour savoir ce dont tu disposes pour surmonter cela" tente-je de me convaincre...

Le temps est un drôle de cours d'eau sur lequel on n'a pas de prise. Ses turbulences nous arrachent parfois de précieux morceaux de notre vie. Il faut beaucoup de courage pour s'empêcher de rester focalisé sur ce que l'on perd, pour ne pas y agripper notre regard, jusqu'à ce que cela disparaisse de la ligne d'horizon...
Qu'il s'agisse de la perte d'un bout de soi ou d'un autre, il faut beaucoup de courage pour se focaliser au contraire sur ce qui reste en soi et sur ceux qui restent, autour de soi.
Infiniment précieux, ils sont là pour nous aider à affronter ce manque, et continuer à avancer, que l'on soit blessé par le regret, miné par le remord, anéanti par la tristesse. Leur préciosité ne compensera jamais ce que l'on perd. Mais elle nous aide à nous emplir du souvenir apaisant, et évacuer notre peine.

Bon sang que ce radeau de fortune, qui nous fait traverser l'existence, est parfois inconfortable  ! Mais bon sang qu'est-ce qu'on y est bien quand même....
Et de me remettre à pécher...

Pensées aquatiques à Marie la Sardine