vendredi 8 avril 2011

Energies fossiles, territoires inertes, planète flétrie...

Bien sûr, les techno-rêveurs (en gros les rares mais influents décideurs qui ont pris Claude Allègre comme porte parole) vont nous dire qu'en nous interdisant l'usage de l'énergie atomique, nous nous révélerions plus frileux que nos ancêtres. En effet ceux-ci ne s'étaient pas privés d'utiliser l'énergie du feu, alors qu'il n'en maîtrisaient ni la théorie, ni la pratique.
Et malgré de dramatiques incendies au cours de l'histoire, c'est ce qui a permis à la civilisation de se développer.

C'est vrai, nos ancêtres ont été courageux. Mais surtout chanceux. Car si l'eau n'éteint pas toujours le feu, le soleil peut en réparer les dégâts. Plus ou moins rapidement.
Le feu ne fait que séparer les atomes et recompose les molécules. Et le soleil les reconstitue tôt ou tard comme à l'origine, avec la complicité de la vie. Ou le contraire.
Le feu anéantit ce que la vie a construit, mais la vie est coriace, elle ne renonce jamais à toujours tout reconstruire.



L'énergie nucléaire, elle, est plus terrifiante. Elle détruit l'atome. Elle détériore la matière de façon irréversible à ce jour. Et les incendies qu'elle déclenche ne s'éteignent ni avec l'eau, ni avec rien. Et les dégâts qu'elle provoque ne se réparent ni avec le soleil, ni avec le temps à l'échelle humaine.

Qu'à cela ne tienne, la tentation est grande de prélever quelques poignées d'atomes, parmi les plus inflammables de la croûte terrestre, pour nourrir ce feu terrifiant en proclamant qu'on saura toujours le maitriser en le confinant.

Et de déclarer que quand le feu nucléaire s'échappe, ce n'est pas la faute au feu, mais qui d'une erreur humaine, qui d'un séisme, qui d'un tsunami improbable.
Et que c'est mieux que de consommer des énergies fossiles qui dégagent des gaz à effet de serre (occultant ainsi que l’énergie atomique, stockée de puis la création de l'univers, est un fossile encore plus ancien que les hydrocarbures du carbonifère, et que les déchets du nucléaire sont encore plus nocifs et durables que les tonnes de CO2 qu'on balance dans l'atmosphère).

Et puis au pire de s'en remettre au bon vieil adage qui dit qu'on ne fait pas d'omelette sans casser les oeufs.
Et de déclarer, comme pour l'usage de l'amiante, que son utilisation a sauvé plus de vies qu'elle n'en a détruites. Bah oui, on nous explique que l'amiante était la meilleure protection incendie qui soit, et que sans amiante des incendies dans les immeubles auraient provoqué bien plus de morts que les cancers.
C'est avoir bien peu d'estime pour la clairvoyance humaine. Si l'amiante n'avait pas existé, aurait-on persisté à fait des constructions concentrées et vulnérables au feu?
C'est pareil pour le nucléaire. Sans nucléaire et pétrole, ces énergies trop faciles, n'aurait-on pas cherché à nous développer sur des infrastructures moins gloutonnes en énergie?
On choisit toujours la facilité, et on rationnalise toujours à posteriori.
Un jour on va nous expliquer qu'on pourra consommer l'eau des océans, ou puiser de la lave du centre de la terre pour continuer à façonner notre environnement pour notre petit confort et nos besoins les plus futiles. Surtout continuer à croire que tout est illimité, pour continuer à se gaver de ce grand buffet à volonté. Ne pas se priver aujourd'hui, on se débrouillera demain.


Telle est la philosophie appliquée partout. Y compris et surtout dans l'économie, matrice de toutes ces dynamiques, qui nous fait célébrer le culte de la croissance comme si c'était l'essence du progrès, alors que la croissance n'est rien d'autre qu'une fuite en avant.
La croissance consumériste, c'est l'illusion de la lumière qui se répand, alors qu'en réalité c'est la bougie qui se consume.

Philosophie qui pourrait se résumer ainsi : "Se goinfrer aujourd'hui, assumer plus tard".
"Plus tard", qui rime déjà avec "trop tard" sur certaines zones de la planète.
Et qui vivra verra. Ou pas.



Illustrations :
- la guerre du feu (photo trouvée sur le web)
- planète plutar de Gérard Mathieu (http://www.alternatives-economiques.fr/dessins_gerard_mathieu)

5 commentaires:

  1. L'économie et l'écologie en politique n'on jamais fait bon ménage.
    ce n'est pas gagner plus et mourir jeune l'adage de notre adorée Kaizer (et là on peut dire que dans sa seconde partie ils pensent aux autres) ?

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  2. (et là je me dis, bordel, whisky-coca suivi de champagne ça aide pas la langue française...)

    Code : expert (c'est le pompon !!! ^^)

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  3. @IVV : dans la famille Eco, Nomie et Logie sont dans un bateau, Logie tombe à l'eau, qu'est-ce qui se passe?
    Rien, le bateau poursuit sa route....
    (alors comme ça tu viens me rendre visite dans ce blog en état d'ébriété? C'est pas sérieux ça ! En plus j'ai pas compris ton histoire de code expert et de pompon...:-)

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  4. c'est le capcha qu'il m'a sorti au premier commentaire :)

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  5. Ah oui, j'avais activé l'option éthylotest dans le filtre antispam, c'est bon, tu t'en es bien sortie alors :-)

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Zone de saisie interactive nous permettant d'envisager la co-construction d'un échange d'informations, processus également connu sous le terme de "dialogue" :