Entendu ce matin, cette chronique sur France Inter.
Une énième rengaine sur la frilosité des français, ces froussards qui font rien qu'à avoir peur de tout.
Du concombre allemand, du téléphone portable, des centrales nucléaires, de la grippe A. Qui aurait cru que le pays de la philosophie des Lumières, de la « raison éclairée » et du positivisme serait contaminé à ce point par la frilosité et la crainte ? Contaminé au point d’avoir inscrit le principe de précaution dans sa Constitution.
Bah oui. Être obligé de graver dans les lois qu'on ne peut pas faire tout et n'importe quoi, si c'est pas malheureux.... Comme si ces dernières années, on avait connu des crises sanitaires ou environnementales qu'on pourrait imputer à la frénésie du court-termisme et à l'avidité, au point d'avoir à expliciter la notion même de précaution... Curieux non?
La faute aux français certes... mais également à ceux qui les gouvernent...
Transformés en Super Nanny, (la peur) permet (aux hommes politiques) de renforcer leur pouvoir sur les citoyens que nous sommes. Et puis, l’émotion est souvent plus payante électoralement que la raison.
C'est pas faux....
Et notre chroniqueur de s'inquiéter du brouhaha qui entretient ce manque de sérénité...
La société actuelle a tendance à surévaluer les faibles probabilités pour mieux exagérer les menaces. Tout discours sensé et scientifique est devenu inaudible. Les discours catastrophistes prolifèrent sur ce terreau irrationnel
C'est vrai ça, on est devenu complètement paranoïaque, comme si dans ce pays on avait soudainement plus confiance en personne, comme si on se sentait trompés par tous...
On devient suspicieux, comme si on craignait que l'argent, telles les molécules des laboratoires Servier, soit une substance miracle en apparence, mais aux effets indésirables dramatiques, de ceux qui brouillent les messages scientifiques, qui biaisent les raisonnements, rendent roublards et avides les hommes aux apparences si respectables...
On est dubitatifs et craintifs sur la fiabilité ou l'intégrité de nos institutions, comme si l'administration de la République pouvait un jour se voir soupçonner d'accorder une certaine mansuétude fiscale à l'égard des donateurs du parti présidentiel...
On se met à douter, comme si les juges antiterroristes du pays se mettaient à désigner des kamikazes d'Al Quaïda comme coupables idéaux, en négligeant leur enquête, de peur qu'on se mette à soupçonner des affaires de corruption au sommet de l'Etat...
Comme si les hautes instances de la justice passaient plus de temps à chercher des poux aux juges qui font leur boulot qu'à sanctionner les hauts responsables politiques se laissant aller à des écarts de parole délictueux...
Comme si les hautes instances de régulation de l'économie mondiale se laissaient embobiner par des agences de notation infaillibles qui font la pluie et le beau temps en attisant de pas si lointaines crises économiques internationales ....
Oui, c'est curieux tout ça.... Des craintes et des peurs totalement injustifiées, irrationnelles...
Des angoisses étranges.... Comme si le jour même, le journal dans lequel travaille notre chroniqueur se mettait à faire des unes particulièrement anxiogènes... Comme si pour les journaux aussi, l’émotion était souvent plus payante commercialement que la raison...
Comme si le chroniqueur avait annoncé cette une à l'animatrice de l'émission, à la fin de la chronique, sans réaliser toute l'ironie que cela jetait sur le reste de sa chronique. Comme s'il ne s'était pas rendu compte à ce moment là que dans toute sa chronique parlant de la peur, il n'avait pas une fois cité le mot confiance....
Comme si les chroniqueurs et les décideurs de ce pays ignoraient que l'honnêteté et le respect étaient les clés de voute d'un climat de confiance, et que ce climat de confiance soit la base du bien-être individuel et collectif... Que sans bien-être individuel et collectif, pas d'épanouissement, pas de créativité...
Comme si d'ailleurs les chroniqueurs et les décideurs de ce pays avaient un peu tout perdu à la base...
j'ai pas tout lu mais je suis d'accord avec toi!!!!!!!
RépondreSupprimer:)
( ok ok , je lirais plus tard. je dois filer au boulot là.. ^^)
c'est précisément pour toutes ces raisons que je n'écoute pas la radio, ne regarde à la tv que les programmes pour décérébrés (dans ces cas-là je fais le légume!), et ne lis pas la presse...
RépondreSupprimeralors, je sais j'aurais pu m'empoisonner avec du concombre, parce que je n'en savais rien, mais je suis toujours en vie!
quant à la légalisation du cannabis, moi je vote pour! :-)
(et puis des fois je viens te lire comme ça je fais des séances de rattrapage! hahaha!!!)
Ne me parlez plus du principe de précaution, j'en ai payé le prix et je vais continuer encore quelques décennies. :(
RépondreSupprimer@Dita : bon, t'as réussi à lire jusqu'au bout finalement? :-)
RépondreSupprimer@Rouge : aïe... programmes pour décérébrés, consommation de concombres, inhalation de cannabis, lectures d'Uscladeries... Je ne donne pas cher de ta santé !!!!!
@NoO : il faut nous en dire plus, là !!!
ah non finalement........
RépondreSupprimerbon je vais m'y mettre, promis!! mais je cours après le temps :)
bisous
... que j'ai profité de la peur du concombre pour en faire provision- ils étaient bradés- et me régaler de tzatzikis, en hommage à la Grèce, qui a bien raison de s'insurger contre ces plans d'austérité inefficaces, mais destructeurs.
RépondreSupprimer@ françoise
RépondreSupprimerj'ai lu votre livre aujourd'hui dans un train qui me ramenait de Paris... merci . profondément merci à vous et à usclade car c'est lui qui m'a aiguillé vers ce livre. c'était " aimer plusieurs hommes".
sinon, je suis également fan du tzatzikis :)
C'est amusant de lire cet extrait de ton chroniqueur "La société actuelle a tendance à surévaluer les faibles probabilités pour mieux exagérer les menaces. Tout discours sensé et scientifique est devenu inaudible. Les discours catastrophistes prolifèrent sur ce terreau irrationnel". Ça s'applique aussi aux experts du GIEC ?
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